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French digital radio : later. Perhaps.
7 avril 2010, par
Voir en ligne : « Il faut retarder le lancement de la radio numérique » (Frédéric Mitterrand)
On ne s’en étonnera pas, la rue de Valois démontre une fois de plus sa perméabilité au lobbying, quel que soit le ministre en place. En l’occurrence, il s’agit de freiner encore le déploiement de la radio numérique française, déjà considérablement en retard (plus de dix ans) sur ses voisins.
Pourquoi ? Parce qu’une corporation considère que ses intérêts seront mieux servis si les contenus audio, la musique en particulier, sont empêchés de parvenir au “consommateur” final par des canaux publics à faible coût. Elle s’oppose donc à la radio numérique, sauf si elle est commerciale, payante, privée et débarrassée de la concurrence du service public. Pas de DAB+ donc, norme adoptée par toute l’Europe, France exceptée [1]. La corporation ne veut pas d’un service public de radiodiffusion numérique hertzienne. D’où un lobbying intense qui a abouti tout naturellement à cette prise de position de Frédéric Mitterrand, qui sait où est sa gamelle son devoir. Ses explications pour le moins vaseuses (“dans les conditions économiques que nous connaissons aujourd’hui, dans le contexte général des radios, du non-consensus entourant cette question, je ne pense pas que la résolution de cette question soit prioritaire”) indiquent assez clairement qu’il manque d’arguments avouables pour se justifier (abstenons-nous charitablement de qualifier cette posture de démissionnaire, venant d’un Ministre chargé de gouverner l’infrastructure audiovisuelle de la France). Ou alors il faut traduire ses propos de la manière suivante : “Nous avons accumulé tant de mauvais choix que notre retard est désormais irrattrapable”…
Qu’importe le désert radio-numérique français, qu’importe que la radio publique française, privée de diffusion numérique hertzienne, recoure de plus en plus, faute de mieux, à la diffusion internétique (avec de sérieux couacs) : les intérêts corporatistes n’en ont cure, ils vivent encore au vingtième siècle, époque T.S.F. Ne sachant pas tirer parti de l’évolution technique, ils la combattent, pissant contre le vent. Si j’osais cette figure hardie, je dirais que ça va leur revenir à la figure.
[1] Seule en Europe, la France a en effet opté pour la norme T-DMB (tout en se gardant bien de la mettre en œuvre), plus coûteuse et moins efficace que la norme DAB+. Ce choix discutable, qui ne peut guère s’expliquer autrement que par la volonté d’écarter du paysage français les radiodiffuseurs à petits moyens et les récepteurs bon marché, ne semblait pas suffisant aux yeux des lobbyistes : ils s’attaquent désormais à l’idée même de radio numérique. Avec un certain succès, puisque grâce à ce choix calamiteux, la couverture radionumérique du territoire français est aujourd’hui proche de zéro (l’embryon de réseau DAB ayant été démantelé en 2007), alors qu’elle est de 100% en Belgique par exemple, où le réseau d’émetteurs DAB a été mis en service dès 1999.