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Ne pas acheter
18 novembre 2011, par
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Voir en ligne : Original Jazz Sound, le label mal nommé
Un éditeur marchand peu scrupuleux diffuse sur toutes les plates-formes de vente de musique en ligne [1] une série intitulée “Original Jazz Sound” reprenant l’essentiel du patrimoine discographique jazzistique relevant du domaine public c’est-à-dire antérieur à 1961.
Si on compare la qualité audio de ces rééditions avec celle des éditions originales, même anciennes, on s’aperçoit immédiatement que le son est tellement dégradé qu’il en est inaudible : [2]
Il n’est pas inutile de préciser qu’il n’y a ni interversion ni confusion : le premier de ces deux liens correspond bien à l’original de 1954, le second à une “remastérisation” (sic) du même enregistrement, effectuée en 2011. J’ajoute que j’ai testé une dizaine d’autres albums OJS distribués par Qobuz : tous sont absolument infects comparés aux enregistrements originaux figurant dans ma sonothèque perso.
Ainsi, on distribue pour pas cher (4 € l’album) une musique de valeur exceptionnelle en la saccageant au point d’en dégoûter ceux qui ont encore à la découvrir. Pour 10 €, ce qui n’est pas très cher non plus, on peut se la procurer dans une qualité équivalente à celle des enregistrements d’origine, incomparablement supérieure. 57 ans de progrès technique pour en arriver là…
Outre le fait qu’il y a tromperie sur la marchandise, ces rééditions au rabais sont une mauvaise action qui relève du vandalisme. On a du mal à en comprendre l’intérêt, car après tout, produire ce mauvais son n’est pas moins coûteux que restituer fidèlement l’original. Je m’interroge sur la technique utilisée pour détruire un son qui était excellent il y a un demi-siècle. [3]
Au surplus, on peut aussi se procurer gratuitement la plus grande partie de ces enregistrements en les piratant purement et simplement, avec une qualité audio parfaite et en prime l’intégralité des pochettes et des notices originales. [4]
Une manifestation supplémentaire de l’incompétence de certains acteurs du commerce dit “légal” de musique en ligne (éditeurs et plates-formes de vente), principale explication du marasme d’une industrie phonographique qui persiste à proposer de mauvais produits dégradés et/ou verrouillés, même quand il s’agit de contenus du domaine public.
[2] Ce son rikiki demeure très médiocre, et le mot est faible, même après amplification pour le “regonfler” au niveau de l’original. On obtiendra, au mieux, une qualité correspondant à une compression MP3 à 32 kbps. L’horreur.
[3] Il s’agit d’un enregistrement réalisé en 1954 par Rudy Van Gelder, qui n’est pas manchot en la matière, et c’est une litote. Rudy, si vous me lisez, vous devriez protester contre cette insulte à votre remarquable travail.
[4] Les rééditions Original Jazz Sound incluent un prétendu “livret numérique au format PDF” qui n’est en réalité qu’une plaquette publicitaire succincte pour ce label, sans la moindre information pertinente.