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18 décembre 2016, par
Voir en ligne : Radio France en ondes moyennes et longues : suicide ou euthanasie ?
Il y a une quinzaine d’années, je captais très facilement Radio France et/ou Radio France Internationale en Europe et dans le monde entier, en ondes courtes, moyennes ou longues grâce à un petit récepteur ICF-SW7600 qui m’accompagne partout et qui fonctionne toujours parfaitement pour la BBC, RTL, Europe1, RMC et bien d’autres radios.
Je possède aussi plusieurs récepteurs DAB/DAB+ qui marchent très bien dans toute l’Europe. Sauf en France bien entendu.
Le contrôleur financier aux commandes de Radio France, ainsi que son semblable à RFI, ont cru devoir “moderniser” leurs radios en supprimant les ondes courtes, puis les ondes moyennes et enfin les grandes ondes, sous divers prétextes allant de la nécessité de faire des économies (il n’est pas contestable que faire moins de radio coûte moins qu’en faire davantage) à l’obligation de s’adapter aux nouvelles technologies numériques (chacun conviendra que nos véhicules, nos cuisines, nos ateliers, nos jardins et nos chemins de campagne sont désormais systématiquement pourvus d’un accès permanent à l’Internet ou au satellite), en passant par le “constat” selon lequel les auditeurs encore fidèles à la modulation d’amplitude sont plus proches du tombeau que du berceau (“dans chaque corbillard qui passe, il y a un auditeur des grandes ondes”) : il est grand temps de les enterrer. On mise donc tous les moyens disponibles sur la FM [1] et sur le web (au rabais), mais surtout pas sur la radio numérique terrestre DAB+ [2] : on a dit “moderniser” hein, on n’a pas dit “innover”. Restons français, souvenons-nous de la formidable réussite que fut le SÉCAM de M. Henri de France.
Modernisation donc : pour accéder à la radio française de service public, il ne suffit plus de régler son récepteur sur la bonne fréquence, geste simple mais périmé, hérité de nos grands-parents [3]. Il faut se trouver à proximité d’un émetteur “moderne” en modulation de fréquence (laquelle, différente de ville en ville, est heureusement disponible sur le site web de Radio France), ou disposer d’un accès à l’Internet ou au satellite qui va bien (et payer son écot pour cet accès).
En dépit de ses obligations statutaires, la radio française de service public n’a plus l’ambition d’être accessible facilement et partout. Il faut être au bon endroit. Il faut connaître la fréquence locale. Il faut payer. Il faut disposer de moyens techniques compatibles. Il faut que toute la chaîne de transmission, de plus en plus complexe, soit sans faille du microphone du “speaker” à l’oreille de l’auditeur. Devenue aussi peu accessible que la télévision, cette radio-là se croit moderne alors que par refus d’innover, elle se fige, elle recule : elle abandonne sans état d’âme la majeure partie de sa couverture territoriale.
Vieil auditeur bientôt guetté par le corbillard, je ne crois pas que la radio publique française soit en progrès et m’en attriste.
[1] Technologie du XXè siècle (peu évolutive car sur le déclin) de radiodiffusion de proximité, totalement inadaptée aux programmes à vocation nationale, a fortiori internationale.
[2] Encore moins sur les technologies du XXIè siècle comme la radio numérique en ondes courtes, moyennes et longues C-QUAM ou DRM, la modernité a des limites. Ces nouvelles technologies conviennent pourtant mieux que la FM à la diffusion d’un programme de référence à vocation péri-nationale tel que France Inter, au moyen d’un émetteur unique (celui d’Allouis par exemple) plus facile à sécuriser qu’un réseau de relais FM dispersés, (la compatibilité avec les récepteurs existants pouvant être temporairement préservée pour faciliter une transition en douceur) tout en offrant, avec une puissance électrique réduite et une couverture territoriale augmentée, un signal audio de qualité (enrichi de métadonnées) aux auditeurs disposant d’un décodeur approprié. Voir et entendre quelques démonstrations spectaculaires → ici.
[3] Tout comme ce geste ridiculement kitsch consistant à allumer la lumière en basculant un interrupteur. Soyez de votre temps, vos loupiotes (et votre frigo, votre four, votre machine à cafter café, votre grille-pain…) sont désormais des objets connectés que vous commandez au moyen de votre smartphone. Pas de smartphone, pas de réseau ? Alors ni lumière, ni café, ni radio. La modernité vaut bien quelques concessions.