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Recommandations pour une bonne utilisation du smartphone Jolla
18 décembre 2014, par
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Faire le choix d’un smartphone Jolla sous SailfishOS peut être motivé par diverses préoccupations. L'une d'elles et non des moindres est le souci de s'affranchir des systèmes propriétaires, fermés, opaques qui dominent le marché. Le système SailfishOS n'est pas 100% open source, mais il l'est en grande partie (disons aux trois quarts, voir cet article). Il diffère de ses concurrents dominants par sa raison d'être même : il n'est pas une arme commerciale ou publicitaire. Il est promu par une start-up finlandaise créée par des anciens de Nokia ayant développé le système Maemo/Meego, écœurés par le désastre Elop et peu suspects de vouloir vous fliquer à tout prix.
L'écosystème logiciel de SailfishOS, s'il est pour le moment affranchi des dérives insupportables du marché applicatif d'Android, est (pour cette raison sans doute) loin de la maturité. En particulier, le marché des applications professionnelles de qualité et payantes [1] est embryonnaire. Dans l'environnement Android en revanche, on trouve de tout, du gratuit au très cher, du pire au meilleur, et il n'est pas facile de distinguer le bon grain de l'ivraie. Pour compenser l'indigence (temporaire, espérons-le) du catalogue natif, Jolla installe par défaut une surcouche de compatibilité (AlienDalvik de Myriad), d'où un smartphone “bimoteur” pouvant accéder à l'immense marché applicatif d'Android, avec les avantages et les risques que cela comporte.
La pérennité de Jolla (le matériel) et de Sailfish (le système) n'est pas encore assurée. Mais le dynamisme de la communauté a de quoi rendre optimiste.
Le smartphone Jolla, lancé fin 2013, peut apparaître destiné avant tout à une communauté de geeks linuxiens et marginaux. Il l'est dans une certaine mesure (c'est une machine Linux, donc très permissive), mais les choses évoluent vite et un an plus tard il est permis de le considérer comme un appareil commode et respectueux de la vie privée, capable de satisfaire les besoins de tout utilisateur pas forcément bidouilleur.
Si vous participez à l'aventure et si votre motivation est la préservation de votre indépendance vis-à-vis des acteurs dominants du marché, il vous faut suivre les quelques recommandations qui suivent.
À l'heure où cet article est mis sous presse, j'utilise quotidiennement un Jolla depuis quatre mois. Après quelques imprudences et déboires de débutant, je le considère comme un outil fiable et efficace. J'admets volontiers qu'il est plus coûteux que ses concurrents comparables, que ses caractéristiques matérielles sont en-deçà de la norme actuelle [4], et que des reproches fondés peuvent être adressés à Jolla en matière de développement de l'écosystème, de priorités stratégiques ou de disponibilité d'accessoires indispensables tels que batteries ou étuis de protection. L'entreprise paraît tout de même saine, dynamique et prometteuse. Elle demeure fragile et ceci ne préjuge en rien de ce qu'il en adviendra dans 6 mois ou dans un an. Je fais un pari, en misant une somme non négligeable, mais j'ai déjà gagné : si l'aventure devait capoter, je dispose tout de même d'un équipement très fonctionnel, avec deux batteries et deux étuis, simple à l'usage, et surtout qui m'inspire plus de confiance que de méfiance. Il durera au moins trois ans (mon antique et vénérable Communicator E90 m'a servi sept ans et fonctionne encore très bien). Enfin, par préférence personnelle sans doute, j'observe que j'utilise de moins en moins l'environnement Android, tant la pollution publicitaire y est omniprésente, inévitable et irritante.
Je n'ai pas dit un mot sur l'interface utilisateur. Assez originale, elle repose essentiellement sur une gestuelle plutôt bien pensée (mais incomplète à mon sens. On peut déplorer par exemple l'absence d'une gestuelle universelle de zoom continu ou encore d'une gestuelle “sélectionner-copier-coller”). L'écran tactile supportant cinq points de contact, il y a de quoi stimuler l'imagination des développeurs. Il n'y a aucun bouton hormis l'interrupteur général et les commandes de volume audio (ces trois touches pouvant être reprogrammées logiciellement). C'est très bien, mais secondaire : on s'adapte très vite à n'importe quelle ergonomie du moment qu'elle est cohérente.
En septembre 2015, une évolution majeure du système Sailfish est proposée : la version 1.1.9.28, présentée comme une préfiguration de Sailfish 2.0 qui sera destiné à la fois au smartphone et à la tablette Jolla.
Plutôt mal accueillie par les utilisateurs du smartphone sous les versions antérieures de Sailfish, cette évolution apparaît plus adaptée à la tablette qu’au téléphone. Le caractère profondément innovant de l'ergonomie Sailfish est en net recul dans cette version qui vise hélas à attirer sans trop de dépaysement les utilisateurs de systèmes plus conventionnels.
Il semble donc prudent de s'en tenir à la version 1.1.7.28 (du moins pour le smartphone Jolla).
[1] Quand vous payez, vous acquérez un produit, la transaction est bien claire. Quand vous ne payez rien, quelqu'un d'autre acquiert quelque chose de vous, pas nécessairement avec votre consentement.
[2] Que je ne décrirai pas ici : si vous y tenez absolument, ça ne passera pas par moi.
[3] Les portails de ces boutiques logicielles sont souvent “collants”, difficiles à arrêter ; les applications qu'ils proposent sont très souvent trafiquées de manière à forcer le lancement en douce de l'application-portail et de ses mouchards. Faites par exemple l'expérience suivante, très révélatrice : lancez AlienDalvik, fermez toutes les applications Android autres qu'AlienDalvik lui-même (en particulier toutes les tâches relatives aux portails d'applications), lancez une application quelconque installée à partir de l'app store d'Amazon, puis fermez-la, enfin vérifiez les tâches actives au moyen de Crest ou d'APK. Vous verrez que les tâches Amazon, Amazon Kindle et Amazon Appshop tournent en tâche de fond alors que vous les aviez expressément fermées auparavant. Ce comportement peut typiquement être qualifié de malware.
[4] Mais je suis d'avis que la puissance d'un smartphone dépend davantage de ce que l'utilisateur met dedans que de ce que le constructeur y a mis.