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...peuvent-elles être purifiées ?
27 janvier 2010, par
Voir en ligne : Les Flamingants reconnaissent la minorité francophone
Marcel Sel évoque encore cette minorité que constituent les Flamands francophones (environ deux cent mille personnes, à la louche). Pour réaffirmer qu’ils constituent, eux aussi, une présence historique donc tout aussi légitime que la majorité. Et de noter au passage que cette légitimité est implicitement reconnue par ceux-là mêmes qui la combattent, par le fait même qu’ils l’accusent d’oppression séculaire.
Soit.
Mais à quoi bon enfoncer une telle porte ouverte ? À ce compte-là, il faudrait tenir une liste interminable des “minorités-historiques-donc-légitimes” que sont les Wallons néerlandophones, les Liégeois italophones, les Italiens francophones ou germanophones, les Allemands turcophones, les Européens arabophones, etc.
Si on en arrive là, c’est qu’on oublie de plus en plus volontiers, et ce n’est pas innocent, que depuis la Tour de Babel la planète est non seulement une mosaïque linguistique mais un cube de Rubik mouvant qu’on ne résoudra jamais, l’histoire se chargeant de le mélanger constamment : il y aura toujours des carrés colorés dans la face blanche. [1]
Un vrai casse-tête pour les Don Quichotte qui, en Flandre comme en Serbie et ailleurs, s’échinent à vouloir composer une face intégralement blanche en refusant de comprendre qu’il est impossible de traiter une face sans les traiter toutes, que c’est peine perdue.
Alors, au lieu de vouloir redémontrer cette évidence, mieux vaudrait passer à autre chose en admettant une fois pour toutes, en Flandre mais aussi à Bruxelles, à Pristina, à Bilbao, à Barcelone, l’irréductibilité du puzzle européen (d’ailleurs conforté par plusieurs textes de référence, même si certains refusent encore de les ratifier au risque de s’exclure de l’Union en contestant la diversité inhérente à celle-ci).
À discuter tout cela, on perd un temps et une énergie qui pourraient être plus utiles ailleurs. Ce billet en serait une preuve supplémentaire si je ne m’arrêtais ici.
[1] Certains commentaires accompagnant le billet de Marcel Sel (“Réveillez-moi quand les francophones admettront qu’il y a une majorité flamande dans ce pays”) sont consternants d’obstination purificatrice voire impérialiste. Personne ne conteste cette évidence : il y a une majorité flamande en Belgique, il serait vraiment difficile de ne pas le voir ; c’est la minorité qui est quelquefois occultée, volontairement ou non. Ce qui est contestable et malsain, c’est la construction fédérale binaire et déséquilibrée bâtie à l’initiative de cette majorité, d’où l’inévitable comportement léonin de la composante dominante et le réflexe de défiance des citoyens n’appartenant pas à la majorité linguistique : ils se sont habitués progressivement à n’attendre qu’hostilité de la part d’institutions qui les regardent comme des intrus dans la moitié de leur propre pays.