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jeudi 22 avril 2010
Au lieu de rabâcher ce BHV de mes deux, si on traitait plutôt la vraie question de fond ? Je crois qu’il est grand temps. Si on ne le fait pas, le psychodrame grotesque que nous vivons en ce moment deviendra permanent.
La fracture belge est d’essence doctrinale : sentant sa langue menacée d’éviction, la Flandre exige l’homogénéité linguistique absolue de son territoire, et ce n’est pas négociable. Prenons-en acte et cessons de négocier ce qui ne peut pas l’être.
Elle est seule au monde à vouloir cela [1]. Cette doctrine est à l’opposé de l’idée qu’on se fait, dans le reste de l’Europe, d’un État contemporain : confinons-la donc dans le plus petit espace possible, à savoir le heilige Vlaamse grond. Avec un joint étanche autour afin que cette idéologie, qui est strictement flamande, le reste. Cela suppose que la Belgique (comprenez Bruxelles et la Wallonie) s’en affranchisse complètement et définitivement. Elle doit se préparer à entretenir avec sa voisine du Nord des relations de proximité, des partenariats techniques et économiques, tout ce qu’on voudra [2], mais surtout rien d’institutionnel en attendant qu’une nouvelle génération flamande supplante l’actuelle, qui ressasse encore des frustrations nées d’un dix-neuvième siècle toujours pas rangé dans le tiroir “histoires anciennes”. C’est un premier ministre francophone pur jus qui a instauré (tardivement, je veux bien, mais en 1919 tout de même) le suffrage universel direct qui a émancipé les peuples, flamand comme wallon.
Ce n’est que lorsqu’on aura conclu ce processus, qui a franchi son point de non retour, que les relations seront apaisées pour de bon, et pourront enfin redevenir constructives. Inachevé, il nous empoisonne et nous paralyse.
Ceci est d’autant plus vrai que les récentes présentes vicissitudes, bien au-delà de la querelle BHV, font apparaître un nouveau consensus Nord/Sud dont il est trop peu question : on est maintenant d’accord des deux côtés pour réformer l’État dans un sens confédéraliste, c’est-à-dire que les compétences appartiendront désormais par défaut aux régions/communautés, sauf exception.
Évidemment, ça ne signifierait pas la fin des désaccords, mais c’est un pas en avant. Les différends à venir porteront sur :
[1] Le cas du Français au Québec, qui se fonde sur une crainte de même nature, est sensiblement moins radical.
[2] Je pense en particulier à une communauté urbaine bruxelloise étendue au Brabant, pour tous les aspects non linguistiques de la gouvernance de la ville. Le cas très particulier des autobus desservant à la fois des communes flamandes et belges fera l’objet de solutions techniques compatibles avec la législation flamande, à la charge du gouvernement flamand (humour inside).