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Electrosensitivity : an urban legend ?
mardi 3 mars 2009 / 15 octobre 2009, par
Voir en ligne : Are some people sensitive to mobile phone signals ? (British Medical Journal)
Il est beaucoup question, ces temps-ci, des nuisances attribuées aux radiations électromagnétiques de la téléphonie mobile et/ou des réseaux wifi. Ces émissions sont d’une puissance extrêmement faible (2 watts maximum pour un téléphone, typiquement 20 milliwatts pour un transmetteur wifi, 10 à 40 watts pour les antennes-relais des réseaux GSM), alors que par exemple les émetteurs de TDF à Allouis (dans un autre spectre de fréquences il est vrai [1]) rayonnent 2000 kilowatts (donc au moins cinquante mille fois plus qu’une antenne-relais GSM et cent millions de fois plus qu’un transmetteur wifi) à quelques encablures des habitations depuis 70 ans sans susciter de controverse ; je me suis donc interrogé sur ce qu’on a pu observer scientifiquement là-dessus.
Bien sûr, il faudrait pouvoir traduire les puissances évoquées ci-dessus en exposition effective du corps humain à un champ électromagnétique exprimé en densité surfacique de puissance (W/m2) [2]. Cette information est très difficile à obtenir sans qu’on soit obligé de l’estimer soi-même, d’où ma curiosité. [3]
Le British Medical Journal a publié en mars 2006 quelque chose d’apparemment sérieux. Conclusion de l’étude :
What is already known on this topic
Non-specific symptoms such as headaches, tingling sensations, and fatigue are sometimes attributed to mobile phone use
No generally accepted mechanisms exist that might explain how mobile phone signals could cause such effects
A minority of people also report being particularly sensitive to mobile phones, experiencing symptoms almost every time they use one
What this study adds
The signals produced by 900 MHz GSM mobile phones do not cause greater subjective symptoms than sham exposures in which no signal is present, even in people who report sensitivity to mobile phones
The symptoms reported by “sensitive” people may be the result of a nocebo effect and may be primarily psychological in origin.
La figure 2 indique en particulier qu’il n’y a pas de différence, chez les sujets se déclarant électrosensibles, entre la sévérité des maux de tête ressentis en présence ou en l’absence d’un signal de type GSM ; tout au plus observe-t-on une très légère aggravation des maux ressentis lorsqu’il n’y a aucune émission… A contrario, ce qui est peut-être intéressant mais n’est pas relevé par l’étude, c’est (1) une certaine synchronisation (avec un maximum après 50 minutes d’expérimentation) entre les maux de tête ressentis par les cobayes électrosensibles et les autres, (2) une plus grande sévérité des maux de tête ressentis par les deux groupes dans le cas d’un signal continu (donc non pulsé comme l’est le signal GSM, d’où une puissance moyenne supérieure).
La cause serait-elle entendue ? Probablement oui, sauf s’il est démontré que cette étude est commanditée ou influencée par le lobby de la téléphonie mobile.
Et en voilà une louche supplémentaire… : les antennes de Saint-Cloud auraient occasionné des malaises divers, alors même qu’elles n’ont jamais été mises en service. Significatif aussi, le fait que ces antennes n’intéressent plus beaucoup les médias dès le moment où il est avéré que leur nuisance est purement imaginaire : « M6, qui s’apprêtait à son tour à faire un reportage sur l’affaire de Saint-Cloud, a été le seul à joindre l’opérateur. Mais quand la chaîne a appris que les antennes n’étaient pas activées, et donc que les riverains ne pouvaient être des “électro-sensibles”, elle a perdu tout intérêt pour ce reportage… »
…et le Canard Enchaîné du 2 septembre 2009 en rajoute une couche :
Voir aussi ici (mars 2014) : en résumé, une antenne Wimax sur un toit expose les voisins à un champ électromagnétique équivalent à un 10.000è voire à un 20.000è de celui auquel ces mêmes voisins s’exposent en utilisant leur téléphone portable. Cela n’empêche pas certains d’exiger le démontage de ces antennes “cancérigènes”. Il fut un temps où on brûlait les sorcières supposées ; l’ignorance, elle aussi, connaît le progrès technique.
[1] Rappelons tout de même que les babacouls anti-tout accusent de nuisances comparables les lignes de transport électrique, divers appareils électroménagers, les chemins de fer, les tramways, les radars, les dispositifs de surveillance périmétrique, les lecteurs de puces RFID etc., qui opèrent dans une grande diversité de fréquences
[2] Quelques ordres de grandeur pour éviter de dire n’importe quoi : à une distance d d’une antenne isotrope (c’est-à-dire omnidirectionnelle) rayonnant une puissance P, on peut calculer la puissance répartie sur un m2 de la surface de la sphère de rayon d, autrement dit la densité surfacique de puissance S en watts par mètre carré, en divisant P par la surface de la sphère = 4*Pi*d². Donc S = P/(4*Pi*d²) (merci à F5ZV). Six exemples :
Une conversation de 5 minutes, téléphone sur l’oreille, équivaut donc à 24 heures de conversation en mode mains-libres, à deux mois et demi d’exposition continue au rayonnement d’un relais GSM à vingt mètres, ou à un an d’exposition au rayonnement d’un transmetteur wifi à un mètre (25 ans s’il est à 5 mètres). Donc oui, la prudence s’impose, mais d’abord en limitant l’utilisation des téléphones mobiles collés à l’oreille, beaucoup moins en combattant l’installation des antennes relais, et sûrement pas en bannissant le wifi (comme on a encore pu l’entendre hier dans la bouche d’un spécialiste-sic intervenant au micro d’une radio de service public -diffusée par plusieurs émetteurs de 500 kilowatts- à une heure de grande écoute). (Information plus détaillée ici)
[3] Oublions le champ magnétique (c’est tout autre chose que le champ électromagnétique) lié au téléphone mobile : à 1 cm d’un appareil en fonctionnement, l’intensité du champ magnétique atteint 0,3 microTesla, soit moins d’un centième de celle du champ magnétique terrestre (30 à 70 microTeslas) auquel nous sommes tous soumis en permanence du berceau à la tombe.